Salaire contrat cui : ce que l’on touche réellement en moyenne

Oubliez les promesses en l’air et les formules magiques : le Contrat Unique d’Insertion (CUI) se frotte à la réalité du marché du travail avec une mission concrète. Ce dispositif, pensé pour remettre le pied à l’étrier à des demandeurs d’emploi en difficulté, ne se contente pas d’aligner des chiffres sur une fiche de paie. Il combine activité professionnelle, formation et accompagnement sur-mesure. À la clé, une aide financière pour les employeurs, histoire de bousculer leurs habitudes de recrutement.La paie, justement, n’est pas gravée dans le marbre. Elle dépend de la nature du contrat, du secteur d’activité, du nombre d’heures hebdomadaires. Le plus souvent, on tourne autour du SMIC, mais les conventions collectives et les accords internes peuvent faire bouger un peu l’aiguille.

Qu’est-ce qu’un contrat unique d’insertion (CUI) ?

Le CUI n’est pas un gadget administratif. Pensé pour répondre à des situations de chômage tenaces, il s’adresse à ceux qui peinent à recoller au marché du travail. Sa définition s’appuie sur les articles L5134-20 et suivants du code du travail et distingue deux variantes : CUI-CAE et CUI-CIE.

CUI-CAE et CUI-CIE

Voici concrètement en quoi ces deux formes diffèrent :

  • CUI-CAE : il s’adresse aux structures publiques ou associatives, collectivités, associations, établissements publics. Le contrat débute au minimum pour 6 mois, avec renouvellement possible jusqu’à deux ans.
  • CUI-CIE : réservé aux entreprises du secteur marchand, ce contrat cible l’embauche de personnes éloignées de l’emploi. Même principe : démarrage à 6 mois minimum, renouvelable jusqu’à 24 mois.

Parcours Emploi Compétences (PEC)

Depuis 2018, le CUI laisse la place au Parcours Emploi Compétences (PEC). Ce dispositif met le paquet sur la montée en compétences, en misant sur la formation et le tutorat. L’idée : booster l’employabilité, renforcer l’accompagnement et ouvrir la voie vers des emplois pérennes.Pour les employeurs, le CUI et le PEC sont de véritables leviers : ils offrent des aides substantielles pour recruter des profils souvent laissés de côté. Les salariés, eux, bénéficient d’un accompagnement intensif, d’un cadre structurant et d’un vrai tremplin pour leur avenir professionnel.

Qui peut bénéficier d’un contrat CUI ?

Le CUI cible en priorité celles et ceux qui cumulent les obstacles à l’embauche. On pense aux chômeurs inscrits de longue date, aux bénéficiaires du RSA, de l’AAH, de l’ASS. Leur éligibilité est vérifiée par Pôle emploi, les missions locales ou Cap emploi. Ces organismes servent de relais pour identifier les profils qui pourraient profiter de ce contrat.

Sur le versant employeur, le dispositif s’adresse aussi bien aux acteurs économiques classiques qu’aux structures publiques ou associatives. Pour enclencher la démarche, il suffit de se rapprocher de l’un des organismes référents. L’objectif : rapprocher deux mondes qui s’ignorent trop souvent, en offrant des incitations financières concrètes.

Modalités de mise en œuvre

Recruter sous CUI, ce n’est pas cocher une case. L’employeur doit désigner un tuteur, veiller à l’intégration du salarié, suivre sa progression et organiser, si besoin, des actions de formation. Tout est pensé pour maximiser les chances de retour à l’emploi durable.

Pour le salarié, ce contrat se traduit par un suivi régulier, un environnement clair, et la possibilité de valoriser des compétences nouvelles. Les actions menées sont passées au crible, pour vérifier qu’elles produisent un véritable effet de levier.

Rémunération et aides financières

Le CUI garantit un salaire au moins égal au SMIC horaire, mais la réalité varie selon la nature du contrat et le secteur concerné. Les employeurs profitent quant à eux de dispositifs d’aide : exonérations de cotisations, subventions, tout est prévu pour alléger la facture et encourager l’embauche de profils fragilisés.

Quel est le salaire moyen pour un contrat CUI ?

La rémunération dans le cadre du CUI n’est pas uniforme : elle dépend du type de contrat signé et du secteur d’accueil. On distingue clairement le CUI-CAE (secteur non-marchand) du CUI-CIE (secteur marchand).

Montants spécifiques

Dans le cas du CUI-CAE, la rémunération brute peut grimper jusqu’à 95 % du SMIC. Cela signifie, pour une personne à temps plein, un salaire brut d’environ 1 492 euros par mois (base 2023). Ce montant peut fluctuer selon la convention collective de l’organisme employeur.

Pour le CUI-CIE, la barre est nettement plus basse : la rémunération atteint près de 47 % du SMIC, soit aux alentours de 738 euros bruts mensuels pour un contrat à temps plein. Ce dispositif vise une insertion progressive, tout en allégeant le coût pour l’employeur.

Comparaison et enjeux

Voici un tableau qui met en lumière les différences de rémunération entre les deux variantes du CUI :

Type de CUI Rémunération maximale
CUI-CAE 95 % du SMIC
CUI-CIE 47 % du SMIC

Le choix du contrat dépendra du contexte propre à chaque entreprise et à chaque salarié. Il faut examiner les conditions de travail, les opportunités de formation et les perspectives d’évolution attachées à chaque option.

salaire contrat

Quelles sont les perspectives après un contrat CUI ?

Attestation et accompagnement

À la fin d’un CUI, l’employeur remet une attestation d’expérience professionnelle au salarié. Ce document détaille les compétences acquises et l’expérience concrète développée. L’encadrement ne s’arrête pas là : la présence d’un tuteur et la mise en place de formations participent à une transition en douceur vers la suite du parcours.

Possibilités de formation et d’emploi

Après un CUI, les portes ne se ferment pas. Selon les besoins de l’entreprise et la motivation du salarié, il est possible d’accéder à des formations complémentaires, voire à une embauche en CDD ou CDI. Certains employeurs choisissent de prolonger l’aventure avec les salariés les plus investis.

Avantages pour l’employeur

Les employeurs ne sont pas en reste : ils bénéficient de réductions de cotisations et d’exonérations de charges sociales, qui rendent le dispositif financièrement attractif. L’Agence de services et de paiement (ASP) intervient pour verser une aide financière, favorisant l’intégration du salarié.

Insertion durable

Le vrai pari du CUI, c’est d’ouvrir une voie vers une insertion professionnelle durable. Grâce aux compétences acquises et à l’expérience accumulée, les bénéficiaires multiplient leurs chances de décrocher un poste stable. Le Parcours Emploi Compétences (PEC) poursuit aujourd’hui cette dynamique, en insistant sur la formation et l’accompagnement comme moteurs du changement.

En définitive, le CUI n’est pas une fin, mais un tremplin. Pour certains, c’est la première pierre d’un parcours professionnel renouvelé. Pour d’autres, l’occasion de rebondir et d’écrire une nouvelle page. Cette mécanique, qui lie emploi, accompagnement et soutien financier, continue de façonner des trajectoires parfois inattendues, mais toujours singulières.

Les plus lus