Le crowdsourcing expliqué simplement et ses avantages clés

Demandez à mille cerveaux ce qu’un seul ne peut imaginer, et vous obtenez bien plus qu’un slogan marketing. Le crowdsourcing, ce n’est pas une lubie ou une mode passagère, mais une mécanique de création collective qui transforme la façon dont les idées naissent et grandissent.

Crowdsourcing : qu’est-ce que c’est ?

Oubliez l’idée d’un comité cloisonné qui décide dans l’ombre : le crowdsourcing casse les murs. Ici, entreprises et institutions lancent un appel public à la créativité ou à la résolution de problèmes. Tout le monde peut s’y frotter, chacun peut tenter sa chance. Choisir un nom pour un produit, imaginer un visuel ou dénicher le slogan qui fera mouche : autant d’exemples de missions confiées à la foule. En échange, certains contributeurs voient leur idée retenue, parfois récompensée, souvent rémunérée. Ce jeu d’ouverture nourrit le sentiment d’appartenance et d’engagement du public, tout en injectant un souffle neuf dans l’univers des marques. C’est le marketing participatif dans sa version la plus ouverte.

Crowdsourcing : les différents types

Pour s’y retrouver, on peut distinguer plusieurs formes de crowdsourcing, chacune avec ses spécificités et son utilité :

  • Le crowdsourcing de tâches répétitives : ici, il s’agit de confier à la masse de petites missions qui demandent surtout du temps, pas forcément des compétences rares. Plutôt que de multiplier les recrutements internes, une entreprise confie ces actions à la foule. Résultat : la tâche avance plus vite, les coûts s’allègent.
  • Le crowdsourcing de contenu : ce modèle repose sur la contribution d’informations ou de données par de nombreux participants. Leur diversité fait la force du projet, qu’il s’agisse d’alimenter une base de données, d’actualiser un inventaire ou de partager des expériences.
  • Le crowdsourcing d’innovation (CAI) : ici, la foule se transforme en laboratoire d’idées. L’objectif ? Dénicher une solution originale à un problème donné ou imaginer un concept inédit. C’est une compétition où la meilleure proposition l’emporte, et où la créativité s’exprime sans filet.

Crowdsourcing : ses avantages

Pourquoi tant d’entreprises s’y mettent ? Parce que les bénéfices sont tangibles et multiples :

  • Moins de dépenses : déléguer à la foule revient souvent moins cher que de tout gérer en interne ou de faire appel à une agence. L’optimisation budgétaire est réelle.
  • Gain de temps : multiplier les cerveaux, c’est accélérer le processus créatif. Là où une petite équipe mettrait des semaines, une communauté mobilisée peut livrer des résultats en quelques jours.
  • Délégation du risque : avec le crowdsourcing, le risque est partagé. L’entreprise ne paie que pour les idées ou les créations qui répondent à ses besoins, limitant ainsi les conséquences d’un éventuel échec.
  • Image et notoriété : ouvrir ses portes à la créativité du public, c’est aussi renforcer son attractivité et susciter la sympathie. La marque se positionne comme accessible, dynamique, proche de sa communauté.

Crowdsourcing : ses inconvénients

Mais tout n’est pas rose. Certains projets ont viré à la mauvaise blague, victime d’une participation dévoyée. Quand une campagne tourne en dérision la marque ou devient le terrain de jeu d’internautes facétieux, le retour de flamme peut être sévère.

Le cas emblématique : en 2010, McDonald’s invite sa communauté à imaginer le burger du futur. Résultat inattendu : le sandwich le plus plébiscité n’avait rien de gastronomique, mais tout de la boutade collective. Un pied-de-nez qui rappelle que la foule, parfois, aime aussi déjouer les attentes.

Crowdsourcing : plateformes

Pour orchestrer ces campagnes, les plateformes de crowdsourcing jouent un rôle central. Véritables carrefours entre entreprises en quête d’idées et contributeurs motivés, elles facilitent la mise en relation, la gestion des appels et les paiements. Quelques exemples concrets illustrent la diversité de l’offre :

  • Doz.com s’adresse aux grandes marques comme Red Bull, Google ou IBM. Elle mise sur un réseau international d’experts marketing pour lancer des campagnes sur plusieurs continents.
  • Creads rassemble plus de 50 000 créatifs. Les entreprises y trouvent des talents pour imaginer un logo, concevoir un site ou réaliser une affiche. À la clé, des dizaines de propositions à comparer, pour une créativité démultipliée.
  • Eyeka fédère une communauté de créateurs qui répondent à des défis lancés par les marques. KitKat, par exemple, a sollicité cette plateforme pour repenser l’emballage de ses barres chocolatées, avec une récompense de 7 500 € pour la meilleure idée.

Exemples de crowdsourcing

  • Wikipédia

Jimmy Wales et Larry Sanger avaient une ambition : créer une encyclopédie universelle, libre et mise à jour par tous. Le pari est tenu. Wikipedia reste le symbole absolu du crowdsourcing réussi, alimenté chaque jour par des bénévoles aux quatre coins du monde.

  • OpenStreetMap

Christian Quest, Gaël Musquet et Steve Coast ont misé sur la cartographie collaborative. OpenStreetMap doit son succès à cette armée de contributeurs anonymes qui dessinent, corrigent et enrichissent la base de données cartographiques accessible à tous.

  • Open Food Facts

Stéphane Gigandet, de son côté, a lancé Open Food Facts pour compiler une base de données d’aliments et d’ingrédients. Plus de 12 500 produits référencés par des consommateurs-investigateurs, preuve que le crowdsourcing peut aussi servir la transparence alimentaire.

Reste à poser les garde-fous. Pour éviter les dérives, la modération s’impose, à travers une charte claire et des règles strictes. Seules les propositions respectueuses et constructives méritent de demeurer en ligne. Quand la gestion suit, la créativité collective devient un levier puissant, sans sombrer dans le chaos.

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