Salaire contrat cui : quel montant et conditions ?

1 600 euros : la frontière qui transforme un contrat unique d’insertion en simple rubrique sur un bulletin de salaire ou en ressort solide vers la sortie de la précarité. La réalité, elle, n’entre pas dans des cases simples. La rémunération d’un CUI s’ajuste en fonction de bien plus que le nombre d’heures travaillées. Type de contrat, nature de l’employeur, soutien public,tout rentre dans l’équation. Parfois, avec le jeu subtil des exonérations sociales, le montant net à la fin du mois déjoue toutes les prévisions.

Obtenir ce contrat dépend de la situation du candidat mais aussi du type de structure qui embauche. Associations, collectivités, entreprises privées : chacun applique sa propre logique, avec des règles variables. Cette mosaïque,CUI-CIE, CUI-CAE, parcours emploi compétences,conditionne non seulement le recrutement, mais aussi l’ampleur de l’accompagnement et les perspectives sur le long terme.

Le contrat unique d’insertion : à quoi sert-il et qui peut en bénéficier ?

Le contrat unique d’insertion (CUI) s’adresse en priorité à celles et ceux qui restent à l’écart du marché du travail. Pensé pour ouvrir des portes, il soutient toute une diversité de profils éloignés de l’emploi : demandeurs d’emploi de longue durée, bénéficiaires des minimas sociaux (RSA, ASS, AAH), travailleurs handicapés, seniors ou jeunes en difficulté d’insertion.

Pour que chacun puisse rebondir, Pôle Emploi/France Travail, Cap emploi et les missions locales mettent en œuvre un accompagnement suivi, autour d’un référent. Ce binôme salarié-employeur bénéficie ainsi d’un suivi au-delà de la simple embauche, dans l’espoir d’un retour réel et durable vers l’emploi.

Différentes situations ouvrent droit au CUI. Parmi les publics traditionnellement concernés :

  • Chômeurs de longue durée : privés d’activité depuis une période significative
  • Bénéficiaires du RSA, ASS, AAH : confrontés à des difficultés sociales et/ou médicales
  • Seniors et jeunes : les âges où décrocher un CDI relève parfois du parcours du combattant
  • Travailleurs handicapés : accompagnement et adaptation font partie intégrante du projet

Les structures qui recrutent,collectivités, associations, certaines entreprises privées,peuvent proposer un CUI s’il y a un engagement concret autour de l’accompagnement et de la formation. Le but : que le contrat fasse réellement tremplin vers l’emploi pérenne.

Comprendre les différences entre CUI-CAE, CUI-CIE et parcours emploi compétences

Le contrat unique d’insertion n’est pas monolithique. Il se décline principalement en deux variantes : le CUI-CAE et le CUI-CIE. Chacun sert des objectifs distincts, définis par le secteur d’activité et le profil de l’employeur.

Le CUI-CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi) s’adresse au secteur non marchand, soit les collectivités locales, associations, établissements publics ou encore sociétés coopératives d’intérêt collectif, pourvu qu’elles n’aient pas de but lucratif. Depuis 2018, le volet parcours emploi compétences (PEC) est venu renforcer la formule : là, l’accent est mis sur l’accompagnement individualisé, l’organisation d’entretiens réguliers et un vrai bilan de sortie. Tout est pensé pour éviter que le CUI-CAE ne soit qu’une parenthèse, afin d’assurer une vraie progression professionnelle.

D’un autre côté, le CUI-CIE (contrat initiative emploi) existe dans le secteur marchand : entreprises privées, groupements d’employeurs, sociétés de pêche maritime. Ce contrat n’est disponible que sur certains territoires, dont l’Outre-mer ou les départements dotés d’un accord spécifique. Il offre aux employeurs du privé la possibilité de tendre la main à des personnes en situation précaire, tout en recevant un soutien financier des pouvoirs publics.

La séparation est nette : le secteur non lucratif s’appuie sur le dispositif PEC et le CUI-CAE, tandis que le secteur marchand fonctionne avec le CUI-CIE, chacun disposant de ses propres critères de recrutement et de financement. Ce découpage structure la façon dont l’insertion s’organise localement.

Salaire, aides et conditions : ce que prévoit le contrat CUI en pratique

Le contrat unique d’insertion obéit au droit commun du travail et peut s’établir pour une durée déterminée ou indéterminée. En général, il dure au moins six mois, sauf pour certains publics spécifiques qui peuvent bénéficier de contrats plus courts (comme les personnes condamnées avec aménagement de peine). Pour la majorité, la durée plafonne à vingt-quatre mois, mais elle peut atteindre soixante mois pour les seniors et travailleurs handicapés.

Le temps de travail est d’au moins 20 heures par semaine, rémunéré sur la base du SMIC horaire. Aucune dérogation à la baisse n’est admise. Un salarié en CUI bénéficie des mêmes droits que les autres salariés, qu’il s’agisse de congés, d’accès à la formation ou de couverture sociale.

Côté employeur, une aide financière directe est versée par l’Agence de services et de paiement (ASP). Son montant dépend du type de contrat : jusqu’à 95 % du SMIC brut pour le CUI-CAE (avec variations décidées localement), jusqu’à 47 % pour le CUI-CIE (fixé par le conseil départemental). Impossible de combiner cette aide avec d’autres dispositifs publics.

L’accompagnement s’opère grâce à un tuteur interne et à un référent externe (France Travail, mission locale, Cap Emploi) qui veillent sur le parcours du salarié : formation, entretiens réguliers, suivi individualisé. Ce dispositif maximise la probabilité d’atteindre un emploi pérenne. En prime, les structures employeuses profitent d’exonérations de charges sociales sur plusieurs postes, comme les assurances sociales, allocations familiales, taxe d’apprentissage ou construction.

Homme remplissant des papiers dans une cuisine lumineuse

Fin de contrat, renouvellement et démarches pour postuler

Quand le contrat unique d’insertion arrive à son terme, un document d’attestation d’expérience professionnelle est remis au salarié. Rédigé par l’employeur, il détaille les compétences et accomplissements acquis : une carte en main pour retrouver un poste, entamer une reconversion ou préparer une validation des acquis de l’expérience (VAE).

Le renouvellement reste envisageable si les plafonds ne sont pas atteints,vingt-quatre mois habituellement, soixante mois dans certains cas précis (seniors, personnes handicapées). Mais il requiert l’accord des différentes parties ainsi que d’un référent qui suit la démarche d’insertion, souvent ponctuée d’entretiens de bilan avant toute nouvelle prolongation.

La première étape pour décrocher un CUI ? Se tourner vers les organismes qui orientent et accompagnent le public ciblé :

  • France Travail (anciennement Pôle Emploi)
  • Mission locale (pour les jeunes)
  • Cap emploi (spécialiste de l’accompagnement des personnes en situation de handicap)

L’inscription dans ces structures déclenche l’évaluation de votre situation, la recherche d’offres adaptées et la constitution d’un dossier accompagné. Le conseiller suit l’évolution du parcours, transmet les opportunités, met en perspective les besoins de formation et met à profit son ancrage local pour maximiser les chances de décrocher un contrat.

Le CUI, pour beaucoup, représente la bascule attendue : reprise de confiance, expérience acquise, compétences affinées. Parfois, il ouvre soudain des perspectives là où elles semblaient absentes. Savoir saisir le bon moment, préparer son projet et s’entourer du bon accompagnement, c’est souvent là que tout commence.

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